« Non maman, je ne peux pas venir travailler cet après midi. J'ai des partiels à réviser, moi... Tu veux que je réussisse ma vie ou non ? » Avec un sourire satisfait, elle finit par raccrocher le téléphone. « Tu finiras en enfer. » Si les gens continuent de lui faire peur comme ça, il était évident qu'elle rejoindrait l'enfer avant d'atteindre ses 30 ans. Heaven avait le cœur fragile. Et pas seulement parce qu'elle le portait en bandoulière et qu'elle avait une notion pathétiquement romantique de l'amour. « Au moins, on sera pas séparé par l'éternité. » qu'elle réplique avant de montrer à son meilleur ami la tenue qu'elle avait prévu de porter aujourd'hui. Elle aurait probablement dû demander à Albane, mais comme toujours, c'était son numéro à lui, qu'elle avait composé, comme un automatisme, dont elle n'arrivait pas à se défaire. « Je dois avoir l'air canon, mais sans avoir l'air d'en faire trop. » « T'es toujours canon, même en pyjama. » L'espace de quelques secondes, elle sent son cœur s'emballer et le rouge lui monter aux joues, mais comme toujours, elle repousse ce sentiment. « T'es obligé de dire ça par peur des représailles. » Elle lui offre un sourire avant d'enfiler un jean troué aux genoux, une blouse et sa vieille veste en cuir pour compléter le tout. Ses longs cheveux ondulés retombent en cascade sur ses épaules. « J'ai l'air de quoi ? » « D'une fille trop bien pour lui. » Posant ses mains sur ses hanches, elle le regarde, assis négligemment sur son lit. « Merci de ton avis, papa. » marmonne-t-elle tout en roulant des yeux. Ces derniers temps, elle a de plus en plus de mal à le comprendre. Elle a cette impression déroutante qu'il s'éloigne doucement et c'est un sentiment qu'elle a du mal à gérer, du mal à s'expliquer et encore plus à comprendre. Elle ne cherche même pas, de peur d'y déceler une vérité, qui serait trop douloureuse à gérer. Alors, elle se contente de déposer ses lèvres sur sa joue et de murmurer un à plus tard avant de filer rejoindre un autre homme.
Incapable de conduire depuis un petit accrochage, Heaven préférait largement se déplacer à l'aide de sa petite bicyclette bleue que son frère lui avait offert pour ses 16 ans. C'était censé être une blague, mais ça avait fini par être son bien le plus précieux. Elle l'accroche à un poteau avant de s'arrêter l'espace de quelques minutes dans un petit café pour prendre deux chocolats chauds à emporter. Cela faisait plusieurs semaines qu'Heaven attendait ce rendez-vous. Pour être honnête, son attirance remontait à de nombreuses années. Son sourire lui faisait déjà effet alors qu'elle n'avait que 14 ans. Mais aujourd'hui, à 21 ans, les choses étaient différentes. Son attirance semblait partager. Du moins, c'est ce qu'elle pensait après avoir passé plusieurs soirées à flirter. Ce ne serait pas la première fois qu'Heavy imagine des choses, mais pour une fois, elle était à peu près sûre que l'attirance n'était pas à sens unique. Un sourire se dessine bien malgré elle sur ses lèvres, quand elle l’aperçoit au bout du ponton. Elle doit se mordre la lèvre très fort pour ne pas avoir l'air d'une personne psychotique. « Hey.» Elle lui offre un sourire, qu'elle espère sincère avant de lui tendre une tasse. « Je t'ai ammené un chocolat chaud. Je sais que tu n'aimes pas le café. » Elle repousse une mèche de cheveux, qui lui barre le visage. « Non pas que j'ai fait des recherches ou quoi que ce soit. Tu me l'as dit l'autre soir et j'ai une mémoire incroyable pour les détails.» Heaven se mordille la lèvre pour s'obliger à se taire. Quand elle est nerveuse, elle a cette tendance à parler très vite et de n'importe quel sujet. Si elle ne s'arrête pas, elle serait capable de lui expliquer qu'elle est incapable de se souvenir de ses cours, mais se souvient encore du menu du café de ses parents quand elle avait 8 ans.« Je vais me taire maintenant avant que tu regrettes d'être venu.»
Sujet: Re: whatever happens tomorrow, we had today. (r) Jeu 16 Jan - 22:24
Quand tu trembles, j'ai envie te prendre dans mes bras..
Roulant des yeux tout en regardant un magazine, Aden ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en voyant son meilleur ami prendre un malin plaisir à tripoter un bouclé qui semblait souffrir le martyr. Comment pouvait-il être sadique à ce point-là? Le pauvre garçon serrait les dents, même de loin il pouvait le voir. Mais lui, il souriait comme un couillon et continuait à le torturer. Bon, d'un il fallait être stupide pour venir se faire tatouer si on se savait douillé et de deux, Isaac aurait quand même pu l'en dissuader... Quoiqu'il semble apprécier cette séance. Il est clair que quand c'était lui qui était sur le siège, il n'était pas si proche. Détournant le regard tout en jetant ce qu'il avait dans les mains sur la pile, Aden se tourna vers l'autre tatoueur. « Faudra vraiment lui dire d'arrêter un jour. Regarde- moi ça. » un petit sourire désolé en coin accompagna son signe de tête en direction des deux jeunes hommes. L'homme haussa les épaules, amusé. « Il profite, il a bien raison. J'en connais un autre qui devrait faire pareil. » Arquant un sourcil face à cette insinuation, le jeune homme croisa les bras contre son torse. Alors quoi? Isaac parle en plus de çà de ses relations - inexistantes -? Trop gentil. « J'avoue, il serait temps pour toi de sortir, rencontrer des filles. T'as essayé les sites de rencontres? Paraît que ça fait des miracles. » Et un sourire fier, un. L'avantage, c'est qu'il était habitué avec Isaac. Comment ne pas l'être? Cinq minutes en sa compagnie suffisent à se décider. Partir ou rester. En l'occurrence, ces deux-là avait choisi de rester dans la vie du tatoué... « Trainer avec Isaac te réussit pas. » Répliqua t'il en souriant. Peut-être qu'il compte prendre le conseil d'Aden en considération. Qui sait. « Tu lui diras que j'suis passé? » Sans trop savoir comment ou même pourquoi, Oaken a une certaine affection pour cet homme. Peut-être parce qu'il aime trainer dans le salon de son meilleur ami? À force de voir certaines personnes, on s'habitue naturellement à leur présence, commençant sans même le remarquer à les apprécier. Hochant la tête en signe d'affirmation, Aden se dirigea donc vers la porte. « Car vois-tu, j'ai un rendez-vous. Avec une fille. Un canon j'te jure! » Large sourire, il ouvrit la porte et commença à sortir avant de se retourner. « Souhaite- moi bonne chance et surtout dit à Isaac d'arrêter de torturer ce pauvre bouclé... Sérieux, il me fait vraiment de la peine. » Et c'est sous ses rires qu'il ferma la porte, se recoiffa rapidement dans le reflet de la vitrine - malgré son bonnet - et partit au lieu du rendez-vous, quelque peu anxieux.
Il pouvait la voir de loin. C'était étrange. C'était la première fois qu'ils se retrouvaient ensemble. Comme ça. En rendez-vous officiel. Enfin... C'est ce qu'il a compris du moins. Le vent était frais, froid même mais il s'en fichait. Elle en valait la peine. Il le savait. À vrai dire, ils se connaissaient depuis longtemps sans pour autant l'avoir remarqué. C'était une fille. Lui un garçon. Et l'histoire s'arrêtait là. Mais avec le temps les choses ont toujours tendance à changer. Il avait changé. Et elle, en l'occurrence, elle n'avait fait qu'embellir. De plus, il arrivait à sortir Juliette de sa tête en sa présence... Comment ne pas sauter sur cette brèche? Comment vouloir fermer les yeux et l'ignorer alors qu'elle peut être la solution à ses problèmes. Celle qui lui fera tourner la page. Arrivant à sa hauteur, Aden rendit le sourire qu'elle lui adresse, « Hey » commença t-il alors qu'une main pourvue d'une tasse se mit entre elle et lui. Souriant de plus belle. Prenant la mixture chaude entre ses mains, il revela son regard vers la jeune femme, l'écoutant parler, trouvant ça attendrissant. Alors comme ça elle se souvenait de ça... Ça le touchait. Réellement et son foutu sourire n'arrivait pas à se décoller de son visage. « Merci pour le chocolat. » Répondit-il enfin en montrant la tasse, tout content. « C'est super gentil et surtout super-gênant... J'ai rien pour toi. » Rajouta t-il en se frottant la nuque à moitié cachée par son bonnet trônant sur sa tête. « ou si! » Et sans même attendre une réponse, il retira son bonnet le mis sur la tête de la jeune femme. « On est quitte. » Conclut il avant de boire une gorgée du chocolat chaud. « Mais sinon, tu peux parler, vas-y, lâche-toi, c'est cool et marrant. » Se voulant taquin histoire de la rassurer, Aden était en plus de cela sincère. Une fille spontanée et bavarde est toujours mieux qu'une fille qui n'en décroche pas une... « Au fait j't'ai même pas demandé, ça va? » Rajouta t-il avant de la regarder étrangement. « Merde dit ça comme ça, j'ai l'air trop con. » Et le voilà en train de rire comme un couillon. Ma foi, ça commençait bien....
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Sujet: Re: whatever happens tomorrow, we had today. (r) Jeu 23 Jan - 21:44
Toute sa vie, Heaven a fait ce qu'on attendait d'elle. Petite dernière d'une famille nombreuse, elle a toujours répondu à l'image qu'on lui imposait. Souriante et chaleureuse, elle est le portrait exact de sa mère et ne fait rien pour s'en cacher. Bien au contraire. Sa mère, c'est son modèle, la personne qu'elle aimerait être. Après 30 ans de mariage, ses parents sont toujours heureux en mariage. Son père est fou amoureux de sa mère. Heaven, elle a été élevée dans un conte de fées. Princesse des temps moderne, ses frères et sœurs se moquent souvent de l'absence de prince charmant. Parfois, elle arrive à en rire, mais le plus souvent, c'est comme une plaie béante dans sa poitrine. Heaven, elle aimerait bien être une de ces héroïnes de roman, qui se meurt d'amour avant de rencontrer celui qui les fera tout oublier. Mais la vérité, c'est qu'elle n'a rien d'une héroïne de roman. Elle n'a jamais manqué de rien. Son cœur a été égratigné quelques fois, mais rien de bien méchant. Elle n'a jamais souffert. Pour la simple et bonne raison que l'amour avec un grand A est une notion inconnue. Elle l'a touché du bout des doigts, sans jamais vraiment le ressentir. Ne vous méprenez pas, Heaven a des coups de cœur, à peu près toutes les semaines. Son cœur s'affole, s'emballe un petit peu, mais les papillons dans l'estomac, les sourires béats qui durent, elle ne connaît pas. Pourtant, elle essaye. Heaven, c'est pas le genre de filles qui a peur d'avoir le cœur brisé. Elle prend des risques inconsidérables, sans véritablement faire attention à son organe fragile. Elle se dit qu'au pire, elle aura de jolis souvenirs, de belles photos sur ses murs et des rires à ne plus en finir.
Elle pouvait déceler sa silhouette quelques mètres plus loin. Et comme une pauvre idiote, elle sentit son cœur s'affoler dans sa poitrine. L'espace de quelques secondes, elle pensa qu'elle devrait se mettre au yoga pour apprendre des techniques de respiration et calmer son stress, avant de se rendre compte que c'était ce sentiment qu'elle cherchait dans la vie, cette certitude d'être bien en vie. Son cœur qui bat la chamade dans sa poitrine, elle apprécie. Elle lui offre un chocolat chaud et un sourire, qu'elle espère sincère. Quand il lui rend son sourire, elle se sent un peu mieux. « T'avais pas à m’amener... » Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que son bonnet atterrit sur sa tête. Elle sent ses joues s'empourprer. Il ne faut pas être devin pour se rendre compte que le joue de ses rouges n'a rien à voir avec le froid ambiant. « Merci. » murmure-t-elle. « Je suis pas sûre de te le rendre un jour. Il tient bien chaud. » Elle se mordille la lèvre et se gifle mentalement pour dire de telles bétises. Mais c'est plus fort qu'elle. « Je suis pas sûre que tu dises ça quand j'aurais dit tout ce qui me passe dans la tête pour les prochaines deux heures. Non pas que tu ais besoin de rester deux heures avec moi. Je veux dire, tu peux partir quand tu veux. » Mais pas trop tôt quand même. Son rire déclenche quelque chose en elle. Elle ne se l'explique pas vraiment, mais d'un coup, ses nerfs se relâchent et son rire se fait également entendre. « C'est bizarre hein ? Habituellement, il y a pleins de gens autour de nous et je dois crier pour que tu m'entendes. » Et habituellement, les sujets de conversations glissent entre eux. « L'air frais doit nous monter à la tête. » qu'elle rajoute avec un sourire. « Tu me rends nerveuse. » avoue-t-elle avant de prendre une gorgée de son chocolat chaud. « Et je sais pas trop pourquoi, parce qu'habituellement, t'es le seul intérêt à toutes ses soirées. »
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Sujet: Re: whatever happens tomorrow, we had today. (r)
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