⊱ Mars 2003, Hôpital de Lisbonne – Tu as faillit mourir, oui, tu es passé près de la mort Joey alors que tu n'avais pas onze ans. Des gamins de l'école qui avaient prit pour habitude de te faire la misère étaient allés trop loin cette fois-là, mais tu t'étais défendu, même si tu t'étais défendu ça n'avait pas été assez. Toute ton enfance tu as été le souffre douleur de tes petits camarades, sans aucune raison valable, tu n'étais pas le plus méchant, pas le plus idiot, mais tu étais frêle et pas bien grand, c'est certainement pour ça qu'on s'en prenait à toi, d'ailleurs, toi, tu n'avais pas de grand frère contrairement à certains. Il te l'avait dit, il t'avait mis en garde qu'il s'en prendrait à toi, Joao DaSilva et sa bande, il n'avait pas une bonne réputation, son père purgeait une peine de prison pour trafique de drogues, sa mère elle, était une femme de petite vertu à tendance alcoolique, je ne parle même pas des parents de ses copains. Ils t'ont coincés dans les toilettes, c'est là qu'ils sont venus te chercher et t'ont roués de coups, tu as fais de ton mieux, tu n'as pas pleuré, tu n'as pas crié, tu t'es simplement défendu, mais un coup de poing de ton adversaire finit par te casser le nez, tu as fais un tour sur toi même avant que ta tête ne vienne s'exploser sur le rebord d'un urinoir, après cet accident tu es resté plus de trois mois dans le coma, le visage enflé et hanté par cette horrible scène. Les médecins ignoraient si tu te réveillerais un jour et il y avait peu d'espoir, traumatisme crânien, c'est ce qu'ils n'avaient de cesse de répéter, mais voilà, toi tu es un battant, tu avais beau ne pas avoir confiance en toi, il était hors de question que tu ne te réveilles jamais, pire, que tu devienne un légume. Tu ouvrais les yeux le neuf Juillet, tu reprenais conscience à la grande joie de tes parents, d'ailleurs, ton réveil provoqua l'accouchement de ta mère, dans la foulée. La rééducation ne fut pas de tout repos, c'était très difficile pour toi, mais à peine un mois plus tard tu rentrais chez toi, pour profiter de ton dernier mois de vacances d'été, à la fin de ces vacances ton père prenait la décision de déménager à Lightfield.
⊱ Novembre 2007, Lightfield – T'as toujours été un dingue de football, j'irais pas jusqu'à dire que tu suivais absolument tous les matchs diffusés à la télévision, mais presque, en parallèle tu te mettais à la boxe parce que tu n'avais plus envie d'être ce gamin sans défense que tu avais put être, non ça jamais, jamais plus tu ne serais ce petit Joey sans défense, sans forme. Tu as bien grandis, tu étais même plus grand que ton père, une montagne, pas loin des un mètres quatre vingt et tu défendais ta sœur, celle pour qui tu serais capable de tuer, parce que tu as toujours eu tendance à la surprotéger, certes tu l'aimes et tu n'as pas envie que la vie lui tombe dessus et lui fasse du mal, mais ça arrivera un jour. Tu faisais partie des sportifs de ton lycée, non parce que tu savais qu'en mangeant comme un orge tu finirais par ressembler à un américain obèse, genre le type le plus gros du monde, parce que tu serais capable de rester dans ton lit à regarder des matchs de football à manger des beignets de morue et des toutes petites frites. à vrai dire, venir vivre ici a surement été la meilleure chose qu'il puisse t'arriver, d'autant plus que pour un gaucher comme toi, conduire à gauche c'était vachement plus simple, il faut le dire, mais comme parfois la foudre tombe deux fois au même endroit tu n'y a pas échappé. Un beau et charmant jeune homme, voilà ce que tu devenais, tu étais même populaire, tu faisais la fête, tu buvais jusqu'à n'en plus pouvoir marcher. Amber Rona avait fait une de ces soirées, vous savez, où il y a plus de drogues et de boisson que de nourriture, un Dj et des filles tellement chargées en saloperies qu'elle finissent à poil. Tu t'y étais rendu avec ton meilleur ami qui n'avait pas encore le permis, il avait emprunter la voiture de ses parents pour l'occasion. T'étais rond comme une queue de pelle et lui je n'en parle pas, vous vous étiez arrêter sur un parking pour qu'il vomisse tranquillement avant de rentrer chez vous, seulement voilà, en rentrant tu as pris la route en sens inverse et étant donné que ton accent portugais ressort horriblement quand tu es ivre et que lui il était presque inconscient, seuls tes hurlements de surprise réussirent à le tirer de son micro coma, mais trop tard, tu as braqué trop tard et vous avez heurté ce poids lourd. Tu es resté deux semaines à l'hôpital, ton meilleur ami a bien faillit ne jamais en sortir, tu avais des côtes de cassées, alors que tes genoux avaient explosés le tableau de bord, heureusement, si non tu serais mort. Après ça, ton père à prit la décision de te faire travailler avec lui au garage automobile tous les week-end, tu ne pouvais plus sortir, plus faire la fête. Pour éviter les poursuites judiciaires ton père avait dit aux parents de ce dernier que s'ils avaient besoin de quoi que ce soit pour leur voiture ils pouvaient se rendre au garage familiale et qu'ils n'auraient jamais rien a payer.
⊱ Octobre 2013– T'as finis par entrer à l'université, tu as été accepté en droit, mais toi ce que tu voulais c'était faire du sport, devenir un célèbre joueur de ballon rond, peut-être un terrible boxeur professionnel. Ton père voulait que tu fasses de vraies études, lui n'avait jamais eu l'occasion d'en faire, il avait vécu en Angleterre une grande partie de sa vie avant de rencontrer ta mère avec qui il décida de fonder une famille au Portugal, le pays dans le lequel il rêvait de vivre pour finalement rentrer au pays. Toi, l'université ne t'as jamais plût, t'as jamais eu envie d'y aller, mais tu ne pouvais pas contrarier ton père, tu préférais même la mécanique au droit, ce sujet fut l'objet de nombreuses disputes et encore aujourd'hui vous vous disputez pour ça, ton père ne comprends pas pourquoi, toi qui est quelqu'un de studieux, de très intelligent et plein de facilités, pourquoi tu ne veux pas devenir un avocat international, mais tu aura beau lui expliquer en long, en large, en travers, en chinois ou en polonais que ça ne t'intéresse pas, il en le comprendra pas. Donc tu as finis par te dire qu'advienne que pourra, que tu ignores de quoi demain est fait, tu te rends à la fac tous les jours, tu suis tes cours en aidant au garage et en continuant de pratiquer le sport en vivant ta vie, après tout elle est si fragile et si courte cette connasse.